A Carvin : Le Front de Gauche à l’assaut de la municipalité

Dans le cadre de la dynamique du Front de Gauche née de la dernière Législative, le PCF partira à la reconquête d’une municipalité abandonnée en 2001 au PS allié à la... Droite. L’exigence de ses militants  qui ont porté à leur tête Manuel Tourbez, conseiller municipal communiste et Pascale Hottin, édile « républicaine mais non cartée » ? « Faire en sorte que les élus, quel que soit leur niveau, s’inscrivent dans la bataille contre l’austérité. Ce n’est pas la direction qu’a empruntée le socialiste Philippe Kemel », souligne Régis Bougnas. Le secrétaire de la section locale du PCF estime en effet que le député-maire de Carvin « a une part de responsabilité dans la dégradation du pouvoir d’achat et des conditions de vie des Français. On aura donc du mal à s’entendre ».  « Une alliance serait contre-nature », confirme Manuel Tourbez. Celui-ci stigmatise la politique « mortifère » du PS. De surcroît, la multiplication des affaires (Dallongeville, Kucheida)  crée un climat délétère qui « favorise, ici, la montée du Front national ». Sur un plan communal, le PCF reproche à Philippe Kemel son sens défaillant de la démocratie. « Les citoyens sont mis devant le fait accompli. Le conseil municipal a été réduit à une chambre d’enregistrement. Ici tous se décide à trois ou quatre », peste Manuel Tourbez. Pour sa part, il promet que « les grands projets communaux feront l’objet de consultations citoyennes ».Le Front de Gauche au pouvoir, « les élus, même de la majorité, pourront publiquement exprimer leur désaccord ». La gestion financière de la commune « est tout autant opaque », dénonce Régis Bougnas. « Elle a d’ailleurs fait l’objet d’un rapport de la cour régional des Comptes », commente Odette Dauchet, maire jusqu’en 2001. Et les militants du PCF de dénoncer la privatisation des services publics (gestion de la future halte-garderie confiée à une société privée), la « transformation de Carvin en ville-dortoir » ou encore les projets « bling-bling » (piscine d’un coût de 19 millions d’euros), « en arrêt parce que mal ficelés » (stand de tir), ou carrément abandonnés « comme la rénovation du quartier de la gare. Il avait pourtant l’aval des habitants ». Le PCF travaille désormais à « affiner le programme partagé » avec la population invitée à le nourrir dans le cadre de huit ateliers thématiques. La reconquête est en marche. En 2008, la liste conduite par Philippe Kemel s’était imposée dès le premier tour avec 50, 8 % des voix devant le PCF (36), l’UMP (8) et le FN (4).

Jacques KMIECIAK

Liberté Hebdo Nord-Pas-de-Calais

29 novembre 2013